Membres du Groupe interparlementaire Canada-Israël (GICI) de la délégation parlementaire du Bloc québécois : Que le Canada dise à Israël : cessez de tuer les enfants de la Palestine !
Le 28 octobre 2022
Chères et chers membres du Groupe interparlementaire Canada-Israël (GICI) de la délégation parlementaire du Bloc québécois,
Vous avez récemment reçu plus de 500 lettres au sujet de la mort de six enfants aux mains de l’armée israélienne depuis octobre 2022.
Les atteintes aux droits de la personne empirent de jour en jour. Les nouvelles nous rapportent tous les jours une autre détention d’un enfant, nous apprenons tous les jours qu’un autre jeune palestinien a été tué.
On dit que la candeur est le meilleur témoignage de l’amitié. Puisque le Groupe interparlementaire Canada-Israël promeut « une amitié plus étroite », ainsi qu’une « coopération plus soutenue » entre les députées et députés au Parlement canadien et celles et ceux à la Knesset, l’occasion ne s’offre-t-elle pas à vous de profiter de votre rapport avec vos homologues israéliens et de vous prononcer au sujet de ces atrocités ? N’est-ce pas une occasion pour vous de condamner le silence du gouvernement libéral ?
Comme vingt-huit députées et députés du Bloc québécois sont membres du GICI, il semblerait que votre voix compte dans le contexte de ce groupe. Nous espérons que vous vous en servirez.
Nous vous demandons par conséquent :
• de demander au GICI de condamner la mort d’enfants palestiniens aux mains des forces armées israéliennes ;
• de condamner la détention illégale d’enfants sous l’égide du droit militaire.
Il s’agirait là d’une action juste. Nous espérons qu’elle aura lieu.
Veuillez agréer l’expression de mes sentiments distingués et les meilleurs,
Karen Rodman
Mouvement pour une paix juste
Lettre envoyée à :
Xavier.Barsalou-Duval@parl.gc.ca,
Stephane.Bergeron@parl.gc.ca,
Sylvie.Berube@parl.gc.ca,
Yves-Francois.Blanchet@parl.gc.ca,
Maxime.Blanchette-Joncas@parl.gc.ca,
Alexis.Brunelle-Duceppe@parl.gc.ca,
Louise.Chabot@parl.gc.ca,
Martin.Champoux@parl.gc.ca,
Caroline.Desbiens@parl.gc.ca,
Rheal.Fortin@parl.gc.ca,
jean-denis.garon@parl.gc.ca,
marie-helene.gaudreau@parl.gc.ca,
Marilene.Gill@parl.gc.ca,
Andreanne.Larouche@parl.gc.ca,
Sebastien.Lemire@parl.gc.ca,
Kristina.Michaud@parl.gc.ca,
Christine.Normandin@parl.gc.ca,
Monique.Pauze@parl.gc.ca,
Yves.Perron@parl.gc.ca,
Louis.Plamondon@parl.gc.ca,
Simon-Pierre.Savard-Tremblay@parl.gc.ca,
Mario.Simard@parl.gc.ca,
nathalie.sinclair-desgagne@parl.gc.ca,
Gabriel.Ste-Marie@parl.gc.ca,
Luc.Theriault@parl.gc.ca,
Denis.Trudel@parl.gc.ca,
Julie.Vignola@parl.gc.ca,
rene.villemure@parl.gc.ca
cc:
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Que le Canada dise à Israël : cessez de tuer les enfants de la Palestine !
Mesdames les députées, Messieurs les députés,
Toute opération militaire est odieuse, quels que soient sa nature, sa cause et son objectif. Nombreux sont ceux et celles qui périssent, dont beaucoup de civils pris entre deux feux. Il s’agit trop souvent d’enfants – leurs vies enlevées en un clin d’œil par des bombes, des tirs, des tireurs d’élite, l’effondrement des édifices qui les abritent, ainsi qu’une foule d’incidents insupportables et inexprimables pour les personnes qui en sont les témoins. Il est atroce que ces enfants paient le prix des projets meurtriers des fomentateurs de guerre.
Que le sacrifice de ces jeunes innocents soit normalisé et quasiment blanchi par ceux qui détiennent le pouvoir, c’est encore plus haïssable. L’expression notoire, « dommage collatéral » (qui désigne les victimes accidentelles de la guerre), recèle l’idée que la perte de vies humaines causée par des bombes et d’autre moyens meurtriers n’est pas seulement inévitable, mais aussi pardonnable. Quelle idée nauséabonde !
Parmi les attitudes les plus étonnantes des personnes qui font partie de l’administration étatique aux États-Unis, il y a la réaction de Madeleine Albright à la mort d’un demi-million d’enfants irakiens causée par les sanctions américaines : « Ce fut un choix difficile, mais le coût en valait la peine. » Cette réplique de Mme Albright n’était rien de moins qu’un propos haineux, car elle justifiait la famine meurtrière infligée aux enfants irakiens au nom des intérêts d’État américains. Soyons clairs : ce calcul raciste n’est pas uniquement celui de Mme Albright et de ses semblables. On le retrouve au Parlement du Canada où personne n’évoque les crimes de guerre israéliens (à Gaza ou en Cisjordanie). Quand il arrive que quelqu’un en parle, ce n’est que pour excuser ces assassinats en tant que « dommages collatéraux ».
Selon une supposition tacite, mais fort répandue parmi celles et ceux qui occupent les échelons supérieurs du pouvoir politique, les enfants palestiniens, tout comme les bébés irakiens, seraient jetables, comme des ordures. Le destin terrible de ces enfants est perçu comme une pilule amère qu’il faut avaler très vite, sinon la conscience morale frappée d’horreur risque de s’élever et de contrecarrer la préservation des intérêts économiques occidentaux.
Mesdames les députées, Messieurs les députés : regardez-vous dans le miroir. À l’exception d’une minorité d’esprits critiques et francs, la plupart d’entre vous avez accepté le consensus du silence. Vous avez, sans protestation et sans plainte, légitimé le massacre cynique et implacable d’enfants palestiniens par un État israélien maniant des armes de pointe. On ne peut qu’en conclure que votre priorité est le maintien à tout prix de rapports amicaux avec Israël, même au prix grotesque de vies d’enfants.
Six garçons palestiniens ont péri aux mains de soldats israéliens depuis le début du mois d’octobre. Voir :
https://www.facebook.com/DCIPS/photos/a.312378152167384/8184583354946785/
N’avez-vous pas honte de votre complicité avec un régime qui assassine des adolescents palestiniens innocents ? Ne ressentez-vous aucune culpabilité lorsque vous regardez les photos de ces jeunes gens, sachant qu’ils ont été les victimes d’une froide exécution et que votre silence ne fait que conforter les responsables de ces meurtres ? Je dis bien « meurtre », parce que la rhétorique israélienne de l’auto-défense est digne du livre d’Orwell. La « sécurité » est une excuse commode, mais débile, qui dote les forces israéliennes d’une carte blanche, qui leur donne la permission de cibler les plus vulnérables : les bébés, les tout-petits, les adolescents, des enfants dont la vie est supprimée en quelques secondes par une machine infaillible qui tue.
Soyons clairs : les enfants palestiniens sont supprimés intentionnellement. Au cours du dernier épisode de violence à l’endroit des habitants de Gaza en mai 2022, des membres de l’armée israélienne ont déclaré qu’on leur avait autorisé à tuer impunément un quota d’enfants palestiniens.
« Nous avons tué un gamin, mais nous avons respecté les règles. » Les soldats savaient d’avance où habitaient des enfants et quels endroits ils devaient frapper. Voir : https://www.972mag.com/gaza-soldiers-civilians-intelligence/
En fonction de quelles prémisses peut-on accepter ces affirmations israéliennes que les interventions d’Israël n’ont lieu qu’en vue d’objectifs de sécurité ? De tels arguments sont sans fondement. Israël fait ses calculs au préalable. Elle conçoit des règles qui servent à rendre légitime le meurtre d’enfants selon des ratios admissibles.
En fin de compte, ces ratios constituent un génocide incrémental.
Mesdames les députées, Messieurs les députés: à l’heure actuelle, les forces israéliennes abattent des enfants palestiniens tous les jours. Des obsèques tous les jours, tous les jours un autre parent terrassé par une douleur inapaisable. Combien d’enfants permettrez-vous à Israël de tuer impunément? Les générations futures se souviendront de votre inaction et poseront la question : pourquoi n’avez-vous pas pris le parti des enfants ? Pourquoi les avez-vous abandonnés ? Et pour quelle raison ?
Le temps est venu pour vous de dénoncer Israël et de lui imposer des sanctions sans délai!
Veuillez accepter l’expression de mes sentiments distingués.
Lettre envoyée par plus de 500 personnes